Huttopia s’implantera en 2026 au pied du Mont Grands-Fonds

 

Une centaine d’unités d’hébergement de luxe de l’entreprise française Huttopia devraient pousser d’ici 2026 au pied du Mont Grands-Fonds, dans Charlevoix. Un projet qui ne fait pas l’unanimité parmi les citoyens du secteur, qui dénoncent un manque de transparence. Une situation que le promoteur promet de corriger en mettant sur pied un comité de suivi avec ces derniers et la Ville de La Malbaie.

Huttopia acquiesce ainsi à la proposition de Jean-Olivier Porter, résident de La Malbaie qui était parmi les quelque 50 participants à avoir pris part à une rencontre d’information lundi soir.

Proposant un village de glamping quatre saisons comprenant des tentes et des chalets sur pieux vissés le long de la rivière Comporté, les promoteurs visent une première pelletée de terre au printemps 2025. Un projet similaire avait été envisagé – puis abandonné en 2019 – sur l’île d’Orléans.

L’entreprise a ouvert en 2015 un camping à Sutton, dans les Cantons-de-l’Est. Elle en possède plusieurs en Amérique et en Europe.

Ce qui nous a été présenté [lundi soir], c’est une formule toute faite, tonne M. Porter au bout du fil, ajoutant que c’est évidemment ce qui a choqué un peu les gens, moi également.

On s’attendait à davantage de discussions entourant le projet, dit-il, précisant que le sujet avait toutefois été abordé lors d’une séance du conseil municipal en décembre dernier, où La Malbaie avait fait part de ses intentions d’aller de l’avant avec le projet.

Questionné au sujet du manque de transparence ainsi dénoncé par certains de ses concitoyens, le maire de La Malbaie, Michel Couturier, fait valoir que, comme tous les élus au Québecon a différents promoteurs qui arrivent d’un peu partout avec différents projets, souvent des privés qui demandent un peu de confidentialité et qui sont beaucoup trop [embryonnaires] pour être discutés en public.

C’est un peu ce qui est arrivé dans le cas d’Huttopia, dit-il. C’est un long processus, qu’on a fait avec eux. On a discuté peut-être 2, 3, 4 ans. Il y a eu la pandémie à travers. Jusqu’à ce qu’on se dise « le site nous intéresse et mérite d’être analysé ».

Ceci dit, l’élu indique être tout à fait favorable à la création d’un comité de suivi tel que proposé par M. Porter. Si les communications peuvent être simplifiées, des fois ça évite d’avoir de mauvaises informations, croit le maire.

On s’est engagés à ce que, dès l’automne [et en collaboration avec la Ville], on puisse avoir une rencontre spécifiquement avec les citoyens de Grands-Fonds, ajoute Raymond Desjardins, conseiller sénior au président d’Huttopia et concepteur du projet de Mont Grands-Fonds. Pour moi, [la communication avec les citoyens est] l’enjeu le plus important.» 

Entre circulation automobile et développement

On est conscients qu’il y a des impacts, concède le maire Michel Couturier. On ne peut pas dire que le développement du Mont Grands-Fonds sur quatre saisons et l’arrivée d’Huttopia dans le secteur, ça n’aura pas un peu d’impact. Ce dont les gens parlent, ce n’est pas tant la quiétude […] que le transport automobile.

Une déclaration qui trouve écho dans les propos de Jean-Olivier Porter, le résident habitant le plus proche du futur village Huttopia.

Il y a un chemin de [gravier] qui mène à ce site […] et moi je me trouve à être la dernière adresse avant, explique M. Porter. Je suis directement impacté.

En revanche, il faut être conscient aussi que le Mont Grands-Fonds était une des seules montagnes [de ski] au Québec dont le bas de la piste n’était pas développé, tranche le maire Couturier.

C’est un secret de Polichinelle que depuis toujours, le Mont Grands-Fonds [veut] se développer à la base [et] est à la recherche d’opportunités.

Une citation deMichel Couturier, maire de La Malbaie

Préoccupations environnementales

Outre la circulation routière, les enjeux environnementaux étaient également au cœur des préoccupations des gens présents lundi soir, lance Jean-Olivier Porter, ajoutant néanmoins avoir senti le promoteur quand même sensible à ces questions-là.

C’est sûr qu’on n’irait pas faire un projet qui toucherait, par exemple, les milieux humides, affirme Raymond Desjardins en entrevue avec Radio-Canada.

Le premier geste qu’on a posé dans ce projet-là, c’est d’engager une firme de biologistes pour aller inventorier l’ensemble du terrain et cartographier, justement, les zones qui avaient une certaine fragilité ou les secteurs à éviter.

Une citation deRaymond Desjardins, conseiller sénior au président d’Huttopia et concepteur du projet de Mont Grands-Fonds

S’il trouve très légitimes les préoccupations des citoyens, notamment en ce qui a trait à l’écoulement des eaux usées, il assure qu’Huttopia n’a pas commencé à dessiner le projet avant d’avoir le rapport des biologistes.

Au Québec, on a la chance d’avoir un régime environnemental qui est extrêmement sévère, ajoute-t-il. On vient d’avoir un certificat d’autorisation pour un projet semblable dans les Laurentides et ça a pris un an avec le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour obtenir les certificats d’autorisation pour s’assurer que tout était conforme.

Pour le projet du Mont Grands-Fonds, M. Desjardins espère que son équipe sera en mesure de soumettre les demandes requises au ministère d’ici la fin de l’été pour obtenir un certificat en cours d’hiver et commencer les travaux au printemps.

Ce n’est pas une destruction sauvage d’une forêt, insiste pour sa part le maire Michel Couturier. C’est, bien au contraire, faire vivre une expérience aux gens de ce qu’est vivre en forêt. Les odeurs, les ambiances.

 

 

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